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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/122

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dans leurs plus hautes branches des termitières solidement maçonnées, au-dessus du niveau qu’atteignent les plus hautes eaux : de gros singes cynocéphales y gambadent en poussant leurs aboiements retentissants.

Le petit village de Naci est établi sur la rive droite de la rivière. Les habitations y sont rares, vieilles et disséminées, mais les défrichements prouvent par leur étendue qu’une grosse agglomération est proche : en effet, à peu de distance, le village de Yagossou étale ses cases et ses cultures.

Ses habitants sont fort affables et ont des vivres en abondance ; mais ils sont également pillés et rançonnés par les Ngao-Ngapous. Ces derniers ne sont pas musulmans, car ils ne prient pas ; mais ils sont vêtus à la mode arabe et bien pourvus d’armes à feu. Ils traversent les Ndougga qui vivent au N.-E., et le pays se dépeuple devant eux : les Mbaggas en ont disparu, les Acongas et les Ndouggas diminuent sans cesse par suite de la guerre, de l’esclavage et de la famine. Les incursions de ces hommes terribles s’étendent jusqu’aux Ngamas, au N.-O. des Aoukas, aux Asara-Saras, au N. de ceux-ci.