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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/123

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LES GENS ET LE PAYS DU GRIBINGUI


En approchant du pays occupé par les Acongas, le terrain s’abaisse d’une manière sensible ; les herbes deviennent plus courtes, la forêt ouvre de vastes clairières d’où la vue embrasse une grande vallée : dans cette vallée coule le Gribingui qui porte ses eaux jusque sur les confins du Sahara. Ce fleuve coule dans une plaine large d’un ou deux milles, fermée par deux rangées de collines basses et sans relief. Sa largeur est de cinquante mètres et sa profondeur considérable. Au-delà du fleuve, les villages Acongas sont disséminés sur la rive droite ; puis une brousse épaisse de cinq jours de marche, sans habitants, sans ressources, règne jusqu’à une grande rivière qui s’appelle Ba-Mingui et coule E. S.-E. Les Musulmans ont des établissements près de ce cours d’eau qui pourrait bien être plus considérable que le Gribingui lui-même, qui vient du Sud.

L’étroite bande de terre située entre l’Oubangui (5° N.) et le Gribingui (6°45’ N.) est d’environ