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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/133

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La vie semble tout extérieure dans ce pays. Les maisons frappent par leur exiguïté. Comment des géants, comme les Tennés, peuvent-ils coucher dans ces petits nids ronds, dont le diamètre dépasse à peine leur taille ? C’est tout un problème.

La maison, au ras du sol, est formée d’un cylindre en nattes, maintenu par des piquets et surmonté d’une toiture conique. Elle a deux mètres et demi de diamètre sur pareille hauteur. Chacune contient un lit sur quatre fourches de bois fichées en terre, un foyer et quelques épis de maïs attachés à la toiture. À l’extérieur, sur une aire bien battue et bien propre, des lits sont installés à l’ombre de beaux arbres, ou de tonnelles de plantes grimpantes : helmia, calebasses, coloquintes.

C’est là que les hommes dorment ou causent le jour pendant qu’auprès de la maison la femme s’occupe des enfants et du ménage.

Cuisine et travaux, tout se fait au dehors ; la maison n’est que le buen-retiro, où l’on s’abrite la nuit : le gynécée. Aussi la cour est-elle encombrée d’ustensiles ; grandes jarres dans lesquelles les vieilles femmes apportent du puits l’eau nécessaire aux besoins journaliers, foyers formés de gros blocs