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pirogues décrivent de grandes courbes dans les remous puissants et luttent de vitesse pour accoster la première. Les équipages prennent terre et se rangent sur une ligne parallèle à la rivière. Ce qui frappe le plus dans la foule qui fait sur le sable de la rive une tache noire, c’est l’élégance de tous ces hommes.

Les Banziris ne sont pas beaux de visage ; ils ont le buste trop long, les cuisses trop fortes, les jambes trop courtes ; mais leurs mouvements ont tant de souplesse et de grâce qu’on reste captivé d’admiration. Les femmes surtout sont séduisantes ; leurs proportions sont plus heureuses et sur les hanches larges, le buste s’attache par une taille si fine qu’on jurerait qu’elles portent corset sous un maillot noir.

Les Banziris appartiennent à une tribu de pêcheurs dont les villages mobiles, aux huttes rondes, sont disséminés plus sur les bancs que sur les rives de la rivière. Ils ne cultivent ni ne chassent, ils vivent des produits de la pêche et se pourvoient de grain et de viande en échangeant leur poisson séché aux agriculteurs des régions voisines.

Depuis quelques années, on a pu les décider à venir jusqu’à Bangui. Ils pourront rendre, comme