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déformé par le vêtement, dont les inconvénients sont plus grands cent fois que les avantages. Aussi la femme sauvage n’est-elle jamais victime de ces déformations qui offusquent à chaque pas nos yeux dans les régions civilisées. Chez elle pas de rotondités ni de taille au développement monstrueux. Jusqu’aux dernières limites de la vie, elle reste svelte, élégante, gracieuse, et, n’était la flétrissure rapide du sein due à des allaitements prolongés et fréquemment répétés, on serait tenté de la croire toujours jeune.

La Banzirie est très chaste. Nul européen ne peut se vanter d’avoir possédé une fille libre de la tribu, quelque fortune qu’il ait mise à ses pieds. Mais elle se lie volontiers d’amitié avec l’étranger, avec qui elle devient même rapidement très libre.

Le luxe de ces dames réside dans leur chevelure et les colliers dont elles ornent leur cou. La chevelure se transmet comme un patrimoine ; et il n’est pas rare de voir des femmes Banziries portant sur leur tête les chevelures de plusieurs générations de femmes, ornées de longues et minces tresses qui descendent jusqu’au gras des cuisses.

Quelle peut être la population de cette tribu ?