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CHEZ LES LANGOUASSIS


La Kèmo, d’une largeur variant de 40 à 80 mètres roule ses eaux troubles, entre deux rives encaissées couvertes de grands arbres. En quittant l’Oubangui, c’est un plaisir indicible de naviguer à l’étroit. Ces grandes rivières aux rives éloignées sont d’une monotonie désespérante. Ici, on se ressaisit, pour ainsi dire, entre les îlots qu’on n’est plus exposé à prendre, à cause de l’éloignement, pour la terre ferme, et la navigation devient intéressante.

Après deux journées, on rencontre les Langouassis : ce sont des hommes plus grands, moins râblés et moins bien faits que les Banziris ; ils ont généralement une demi-couronne sur le front, et leurs cheveux, nattés en fines tresses, sont réunis en une sorte de queue maintenue par un morceau d’étoffe. D’autres portent un vrai chapeau d’arlequin formé de deux crépons allongés, accolés de chaque côté d’un troisième plus long et placé en travers sur la nuque : c’est d’un effet bizarre.