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Ils ont les narines percées et y fixent des boutons de verre, de métal, ou même notre vulgaire bouton de culotte en os. La lèvre supérieure est très déformée par le port d’un bijou en métal blanc ressemblant à l’étain, mais qui n’en a pas la densité et ne salit pas le papier. C’est une barrette, recourbée en forme d’U, dont le poids atteint jusqu’à 80 grammes ; cela déforme la bouche complètement et lui donne l’apparence d’un bec. La lèvre inférieure est percée de plusieurs trous dans lesquels ils enfilent des morceaux de quartz polis. Leurs oreilles sont percées aussi ; mais ils y portent rarement des anneaux. Leurs armes sont la lance, l’arc, le bouclier en vannerie, et l’inévitable trombache.

En cet endroit, la rivière traverse une chaîne de collines assez élevées. La limonide ferrugineuse affleure le sol sur de vastes étendues.

Le poste français de la Kémo est bâti dans la tribu des Togbos, à environ 55 kilomètres du poste des Ouaddas. Un grand espace de quatre hectares a été débroussé, au fond d’une plaine d’alluvion, sur le bord de la rivière. Face à la rive se présentent deux grandes maisons couvertes en chaume avec véranda. À droite et à gauche de