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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/84

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marquables : ce sont le Gagozo, le Gandou et le Diikora.

À l’endroit où elle reçoit la petite rivière Minguettou Kessara, la Toumi a une trentaine de mètres de largeur ; son lit est très sinueux et profond ; elle semble pouvoir porter bateau. Mais, comme il a déjà été dit plus haut, l’usage de la pirogue est inconnu et le passage s’effectue sur un pont de lianes.

Dans ces pays, les noms géographiques sont rares et incertains. Il est inutile de s’enquérir du nom d’un village, car rien n’est plus mobile que ces agglomérations. À pareille question, le naturel répond par le nom du chef, et celui-ci est bien vite oublié. Un rien motive un changement d’emplacement de village : une fantaisie, une mort, un voisinage désagréable, des terres fatiguées sont autant de raisons suffisantes pour transporter ailleurs les pénates de la famille ou de la tribu. La mort est le motif le plus ordinaire. Ces peuples qui ne voyagent pas, qui vont à peine d’un village à l’autre, n’ont pas besoin de repères et par suite de noms géographiques pour se reconnaître.

Le dernier village de la tribu des Ndrys est Amzaga. C’est un beau village, situé entre deux