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Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/99

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pirogues jusqu’au-dessus du village de Gono.

C’est donc la voie de pénétration la plus naturellement indiquée, car la Kémo n’est déjà plus navigable à partir de 5° 17′, c’est-à-dire vingt-trois milles plus bas que ne l’est la Toumi. Le Gourié dépend du bassin du Chari ; il a quinze à dix-huit mètres de large sur deux mètres de profondeur. Il reçoit de très nombreux affluents dans une plaine qui s’élargit quand la rivière remonte vers le nord. Il n’est donc pas téméraire de le supposer navigable vers les environs de 6° 20′, et dès lors, la partie navigable des deux bassins du Tchad et du Congo n’est séparée que par un espace de cent kilomètres environ.

Cette constatation est l’une des plus importantes qu’ait faites M. de Béhagle lors de sa mission.

C’est cette voie que suivront les transactions à venir, celle qui ferait dériver vers le Congo tout le commerce du Soudan, si le Transsaharien n’était la voie nécessaire, indispensable au développement de notre influence dans le nord de l’Afrique, celle qui drainera fatalement tout le commerce du centre du continent.

Une amorce du Transsaharien existe bien… mais à l’état de projet de loi seulement, à la