Page:Chapman - À propos de la guerre hispano-américaine, 1898.djvu/10

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la nôtre comme le paros ressemble au carrare, et leur foi catholique est l’étoile qui guide la barque portant nos destinées religieuses et nationales, et qui fit accomplir à la vieille Gaule et à l’antique Ibérie les faits les plus admirables dont l’humanité s’honore et devra s’honorer à jamais.

Non, nous ne sympathisons pas aujourd’hui avec les Américains. Non, nous ne nous réjouissons pas de leurs victoires. Bien au contraire ; leurs triomphes nous affligent profondément, et, tandis que les Saxons y applaudissent de tout cœur, nous nous surprenons à mépriser nos voisins avec tout le dédain indigné dont sont capables les seuls peuples latins. Nous méprisons les Yankees d’avoir déclaré sans raison la guerre à l’Espagne. Cette guerre est ignominieuse, et ce qui nous la fait trouver plus criminelle encore, c’est la déclaration hypocrite des Américains qui prétendent ne vouloir répandre le sang que pour servir l’humanité. Ah ! nous connaissons l’amour des enfants de l’oncle Sam pour l’humanité ; nous savons comment ils ont traité et comment ils traitent encore la race noire sous le drapeau semé d’étoiles ; nous avons encore devant les yeux l’exemple abominable qu’ils ont donné au monde civilisé en souffrant dans l’Utah la polygamie, en laissant Brigham Young abaisser des milliers de chrétiens policés au niveau de véritables bêtes humaines perdues dans les ténèbres de l’ignorance et de la perversité.