Page:Chapman - À propos de la guerre hispano-américaine, 1898.djvu/11

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L’amour des Américains pour l’humanité ! Il n’y a pas un homme qui ignore qu’aux États-Unis le premier venu peut divorcer en se soumettant à une formalité aussi courte qu’anodine. L’amour des Américains pour l’humanité ! Tout le monde sait que les trois quarts des Jingos limitent chez eux le nombre des naissances de la manière qui leur plaît le mieux.

Je le répète, nous avons en ce moment du mépris pour les Américains. Nous les méprisons, parce que, à part l’iniquité de leur intervention armée à Cuba, où ils n’avaient absolument rien à voir, leurs récentes victoires rouvrent chez nous des plaies toujours saignantes, parce qu’elles nous rappellent le triomphe des Teutons sur notre vieille mère patrie écrasée par le nombre en 1870, parce qu’elles nous font songer qu’au moment où le France râlait sous le genou de ses vainqueurs, les États-Unis, oubliant qu’ils lui devaient leur indépendance, la firent outrager par le président Grant dans un message où celui-ci avait versé tout le fiel que peut épancher un peuple nourrissant la plus noire des ingratitudes.

À propos du message injurieux de Grant, voici quelques vers de Victor Hugo, qui ont bien leur place ici :


Toi dont le gibet jette au monde qui commence,
Comme au monde qui va finir, une ombre immense,
John Brown, …………………………………………
Spectre, défais le nœud de ton cou, viens, ô juste,