Page:Chapman - À propos de la guerre hispano-américaine, 1898.djvu/15

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Que le soir teint, de pourpre et le matin d’opale,
Dans un éloignement mystérieux et pâle,
Au delà de la ville et du fleuve, au-dessus
D’un tas de petits monts sous la brume aperçus,
Où se perd Oyarzun avec sa butte informe,
Il voit dans la nuée une figure énorme ;
Un mont blême et terrible emplit le fond des cieux ;
Un pignon de l’abîme, un bloc prodigieux
Se dresse, aux lieux profonds mêlant les lieux sublimes ;
Sombre apparition de gouffres et de cimes,
Il est là ; le regard croit, sous son porche obscur,
Voir le nœud monstrueux de l’ombre et de l’azur,
Et son faîte est un toit sans brouillard et sans voile
Où ne peut se poser d’autre oiseau que l’étoile ;
C’est le Pic du Midi.
L’Histoire voit le Cid.


Ce que le grand poète dit du Cid, on peut le dire d’une foule de héros espagnols, qui dominent les fronts les plus altiers, et, quand on compare ce que les Américains appellent leurs grands hommes avec les gloires nationales de la vieille Hispanie, l’on ne peut réprimer chez soi un sourire de pitié.

Aussi, l’Espagne a mis dans ses annales artistiques et guer-