Page:Chapman - Le Lauréat (critique des œuvres de M. Louis Fréchette), 1894.djvu/38

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...Un fantôme blanc se dressa devant moi.
.........
Il ressemblait au lys que la blancheur défend :
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière, etc.

En tous cas, M. Fréchette était loin, bien loin de soupçonner qu’en essayant de pallier l’abomination où s’étalent, dans la folle avoine, deux compagnons de saint Antoine, il allait encore me fournir l’occasion de prouver qu’il n’est qu’un ridicule plagiaire.

J’ai été, pourtant, servi à soies, — pardon, à souhait — puisque dans le Chasseur noir de Victor Hugo, à la page 302 des Châtiments, édition Hetzel, on lit :

Tous les démons de saint Antoine
Bondissent dans la folle avoine.

Oh ! la la !

Encore pris, M. Fréchette, encore pris !

Pas veinard avec moi, le lauréat.

Rien d’étonnant, non plus : parmi toutes les page» qu’il a publiées il n’y en a pas dix qui soient siennes.

Comme on l’a vu par les précédents articles, M. Fréchette a plusieurs façons de plagier, et il semble les aimer, ces façons, d’un égal amour.

Parfois il vole les idées des autres, sans se donner la peine de les déguiser, les exprimant avec les mêmes mots, les mêmes rimes.

Parfois il ouvre — comme dit Ernest Dupuy — les jointures de l’alexandrin de l’auteur qu’il pille, y