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à m. le sénateur pascal poirier


Ils sont revenus vivre au bord des flots amers,
Dont ils aiment toujours les sauvages concerts.
Comme jadis la foi dans leur âme est robuste.
Comme jadis ils ont le culte des tombeaux,
De l’honneur et du droit ils suivent les flambeaux,
Et sont les défenseurs de toute cause juste.

La grande paix du ciel tombe à présent sur eux ;
Ils se sentent aimés et bénis des aïeux,
Et dans les prés féconds, sous les bois, sur les fleuves,
Travaillent sans remords, sans orgueil, sans rancœur,
La résignation des humbles dans le cœur,
Bronzés par le soleil, grandis par les épreuves.

À leurs yeux éblouis rayonne Chanaan.
Plus de proscription ! plus de lâche tyran !
Sous l’astre radieux des jours nouveaux tout change ;
Partout l’amour succède aux noirs ressentiments ;
Partout où la terreur poussait ses hurlements
La Liberté bénie ouvre ses ailes d’ange.