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les aspirations

Et son amour de l’art et de la vérité
Est tenace et superbe autant que sa fierté.
Quand ce fou fermera pour toujours la paupière,
Peu de fervents l’iront conduire au cimetière,
Et nul socle d’airain jamais ne marquera
Le tertre solitaire où son corps dormira.
Il le sait, et le barde aisément s’en console,
En songeant qu’à son front doit luire une auréole
Dont nul souffle jaloux ne ternit le rayon,
Que son œuvre vivra toujours, que le sillon
De l’esprit ne peut être une trace éphémère,
Que depuis trois mille ans les poèmes d’Homère
Roulé dans le linceul de la nuit sans réveil
Ont gardé la jeunesse et l’éclat du soleil.