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les aspirations


Un employé paraît à distance… J’ai peur,
J’hésite une seconde, et, voyant la vapeur
Grossir ses tourbillons, je veux faire machine
En arrière, je perds la tête… je piétine…
Je tire à tour de bras sur le levier grinçant…

Comme sous l’éperon un cheval hennissant
La Tempête s’élance…

 Que sa charge est légère ?
En avant ! en avant ! la vieille messagère !
Elle que vingt fourgons ne ralentiraient pas,
Elle va sans effort, sans heurt et sans fracas.
En avant ! en avant !… Maintenant elle vibre,
Elle file, elle vole, impétueuse et libre.

Après cela, je n’eus conscience de rien,
Et ce qui suit me fut conté par un ancien.

— En voyant tout à coup émerger la machine,
Stupéfait, l’aiguilleur du chemin de Lachine