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la liberté éclairant le monde


Plus de jougs ! plus de fers ! plus d’affreuses contraintes !
Les haines d’autrefois se sont toutes éteintes ;
Tous les spectres d’antan se sont évanouis ;
Partout le saint progrès aux regards éblouis
Fait resplendir les feux de ses flambeaux sublimes ;
Partout l’âpre industrie asservit les abîmes ;
Et Franklin et Fulton ont pris de la sueur
Au front des parias, l’ont changée en vapeur,
En ont fait un géant, dont les mains, toujours pleines,
Sur les flots, dans les champs, sur les monts, dans les plaines,
Dans les hameaux étroits, dans les cités sans fin,
Laissent constamment choir du travail et du pain.
Mille forces sans nom devaient être domptées.
Morse, Edison, ont su, modernes Prométhées,
Ravir le feu du ciel, se saisir de l’éclair,
Le lancer dans le gouffre écumant de la mer
Ou vers le calme azur des voûtes infinies ;
Et, grâce à ces voyants, grâce à ces fiers génies,
Par un seul fil tendu sous le grand flot tonnant
Le continent nouveau parle au vieux continent.
Et, pour créer la nuit, qui fait naître le songe,
Derrière l’horizon en vain le soleil plonge,