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les aspirations


Vainement l’ombre étend ses ailes de vautour,
Les arcs incandescents éternisent le jour.
Sous leurs reflets tout change et tout se transfigure ;
Et l’aigle américain, à la vaste envergure,
Enflant de plus en plus au vent des cieux son vol,
Regardant rayonner sous lui New-York, Saint-Paul,
Chicago, Buffalo, Boston, Philadelphie,
Environné d’éclairs que son regard défie,
Dans l’azur, dans le calme et la sérénité,
Tressaille de plaisir et râle de fierté.

Jamais peuple naissant n’eut pareille genèse.
Jamais peuple, sorti de l’ardente fournaise
Des combats, ne montra plus de virilité,
Plus d’élan, plus d’audace et de ténacité,
Sous ses pas ne laissa plus merveilleuse empreinte.
Et c’est la Liberté, c’est la Liberté sainte
Qui permit, de sa flamme éclairant les cerveaux,
D’accomplir ces hardis et si féconds travaux.
Je symbolise ici la sublime déesse.
Au-dessus de ma tête inflexible je dresse