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LE CARNAVAL


Malgré le vent d’hiver hurlant sur les toitures,
Malgré les tourbillons qui dérobent les cieux,
Les citadins, couverts de leurs chaudes fourrures,
Courent de toutes parts, follement anxieux ;
Et des squares, des quais, des trottoirs, des voitures,
Monte comme un concert de murmures joyeux.

La ville est dans l’attente, et la foule qui passe
A l’air tout à la fois rieur et solennel ;
La ville est dans l’attente, et le palais de glace,
Édifice inouï comme la tour Eiffel,
Profilant son sommet irisé dans l’espace,
Jette un rayonnement immense sur le ciel.