Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/235

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Car c’est demain que va commencer une fête
Qui durera huit jours, sans trêve et sans repos ;
Et Montréal se hâte, et, narguant la tempête,
Met la dernière main aux grands arcs triomphaux
Sous qui défileront, fiers et dressant la tête,
D’innombrables piétons déroulant des drapeaux.
 
Enfin l’astre joyeux du carnaval se lève…
Ô surprise ! la nuit a fait tomber le vent,
L’ouragan vient de fuir ainsi qu’un mauvais rêve ;
Le soleil boréal, dérobé si souvent,
Lance dans l’éther vif des flamboiements de glaive
Et plaque les clochers d’un reflet d’or mouvant.

Une procession d’équipages féeriques
Défile tout à coup pour donner le signal
Des divertissements bruyants et chimériques
Qui commencent avec le rayon matinal…
Alors des coups de feu, des bravos homériques
Acclament les hérauts d’armes du carnaval.