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les aspirations


Sur une tobogane, où chacun est à l’aise,
Emportés au galop d’un coursier tout fumant
Dont le harnais doré brille comme la braise
Et jette sur la neige un vif miroitement,
De charmants tapageurs, chantant la Marseillaise,
Dans un blanc tourbillon passent à tout moment.

En gentils capuchons, des essaims de brunettes
Papillonnent partout comme de gais lutins :
À travers le bruit clair des grelots, des clochettes,
On entend leurs caquets et leurs rires mutins
Comme le gazouillis enivrant des fauvettes
Parmi les trémolos des ruisseaux argentins.

Maintenant regardez venir la mascarade…
C’est la confusion des langues qui revit,
Un pandémonium humain qui se ballade,
Grimace, chante, geint, court, danse, pleure et rit ;
C’est tout ce qu’un cerveau peut, serein ou malade,
Concevoir de plus propre à réjouir l’esprit.