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la liberté éclairant le monde


Un flambeau radieux dorant le pli des flots ;
Je montre dans la nuit le port aux matelots ;
Je commence à briller lorsque le jour vacille ;
J’illumine la mer et j’éclaire la ville ;
Vers Dieu je lève un bras que lui seul peut fléchir.
La foudre a beau tonner, la vague a beau rugir,
Le vent a beau lâcher sur moi toute sa haine,
Je reste la géante impassible et sereine,
Je reste pour redire à la postérité
Ce que peut le travail avec la Liberté,
Pour rappeler toujours le grand et noble rôle
Que partout ont rempli les enfants de la Gaule.
Et tant que l’Océan, miroir universel,
Réfléchira, le soir, les diamants du ciel,
Je verserai mes feux éclatants sur sa lame.
Je suis la Liberté, je suis ange et suis femme ;
Je suis Jeanne, je suis Cornélie et Judith.
J’attire l’alcyon, j’éloigne le bandit…
Et puis je suis le don royal et magnifique
Que fit la vieille France à la jeune Amérique.