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les aspirations


En face des tisons, ils mettent le couvert,
Et mangent sur le pouce, à la bonne franquette,
Ayant pour siège un seau couvert d’une raquette,
Pour nappe les rameaux d’un arbre toujours vert.

Sur leur figure on lit le fier contentement
Que le travail honnête aux cœurs courageux donne.
Tout en cassant son pain, le paysan fredonne,
Sur un ton nasillard, un vieux refrain normand.

Au moment de finir leur repas, ils entendent
Comme un long hallali vibrer sous la forêt…
Ils sortent brusquement et, le pied en arrêt,
Ils jettent à l’écho des cris perçants qu’ils scandent.

Des bravos délirants répondent à leurs cris…
Et bientôt, débouchant d’une combe prochaine,
De nombreux villageois, que le plaisir déchaîne,
Bondissent dans la hutte, et tout le sucre est… pris.