Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Il dresse dans la nue un front toujours serein,
Et, plein d’âcres senteurs et d’enivrants murmures,
Sous la brise embaumée agite des ramures
Souples comme l’acier, fermes comme l’airain.

Dans un sol généreux il plonge sa racine ;
Il exhale un parfum qui va jusqu’à l’éther ;
Il ondoie et bruit comme le gouffre amer ;
Il a la majesté de la mer sa voisine.
 
Il a la majesté du blanc vieillard pensif
Dont les jours orageux n’ont pu courber la tête.
Depuis quatre cents ans il nargue la tempête,
Il se rit des clameurs du grand flot convulsif.

Son feuillage touffu, plein d’un suave arôme,
Abrite le troupeau qui cherche le sommeil,
Et le brun moissonneur, brûlé par le soleil,
Vient rafraîchir son front à l’ombre de son dôme.