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les aspirations


Il tombera, le torse encor plein de verdeur.
Sa chute formidable ébranlera la terre ;
Et c’est couché, le front blanchi par la poussière,
Que l’arbre apparaîtra dans toute sa grandeur.

Et l’oiseau n’ira plus gazouiller sous son dôme,
Nul ne demandera de l’ombrage au titan ;
Mais longtemps le pasteur au bord de l’Océan
Croira voir ondoyer son gracieux fantôme.

II

 
Arbre majestueux et fort comme l’airain,
Sur un sommet sacré qui domine le monde,
Cette mer inconstante où s’égare la sonde,
Un vieillard rayonnait d’un éclat souverain.

Il rayonnait au bord de l’onde universelle,
Projetant un reflet céleste sur les flots,
D’un regard inquiet suivant les matelots
Sur le pont du navire où l’écume ruisselle.