Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/311

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Sa langue avait touché le charbon de l’autel,
Qui fit frémir jadis la lèvre d’Isaïe,
Et par son cœur ouvert la sainte poésie
De l’Hymette laissait à flots couler le miel.

Humble comme Jésus, grand comme Zoroastre,
Serein dans la tempête et devant le tombeau,
Au-dessus de son front il dressait un flambeau
Versant sur l’univers l’éclat d’un nouvel astre.

Rien n’altérait son calme et sa virilité,
Et l’âge vainement le fouettait de son aile ;
Sa tête rajeunie à chaque aube nouvelle
Se nimbait des reflets de l’immortalité.
 
Il rayonnait toujours de sa chaleur première
Et nous semblait des ans désespérer l’effort.
Il devait cependant succomber, et la mort
Hier a terrassé le colosse-lumière.