Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
terre !

Puis, quand un flot géant, hérissant sa crinière,
Menace d’envahir le vaisseau par l’arrière,
Alors il se retourne et, d’un signe de croix
Que son bras étendu fait sur l’onde aux abois,
Il paraît arrêter sa fougue échevelée :
Tel le Christ maîtrisant la mer de Galilée.


V


Quatre longs jours durant la tempête hurla
Et la houle massive en torrents déferla
Sur le pont convulsif du navire en détresse.
Enfin, lasse d’efforts, l’immensité traîtresse
En un vaste hoquet changea ses cris stridents,
Et, muselant ses flots écumeux et mordants,
Étouffant par degrés leur râlement farouche,
La mer languissamment retomba sur sa couche
Où semblaient brasiller des volutes de feu ;
Et le ciel, un matin, brusquement se fit bleu ;