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les aspirations


Elle a les sons mœlleux du luth éolien,
Le doux babil du vent dans les blés et les seigles,
La clarté de l’azur, l’éclair olympien,
Les soupirs du ramier, l’envergure des aigles.

Elle chante partout pour louer Jéhova,
Et, dissipant la nuit où l’erreur se dérobe,
Elle est la messagère immortelle qui va
Porter de la lumière aux limites du globe.

La première, elle dit le nom de l’Éternel
Sous les bois canadiens noyés dans le mystère.
La première, elle fit monter vers notre ciel
Les hymnes de l’amour, l’élan de la prière.
 
La première, elle fit tout à coup frissonner
Du grand Meschacébé la forêt infinie,
Et l’arbre du rivage a paru s’incliner
En entendant vibrer cette langue bénie.