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notre langue


Langue de feu, qui luit comme un divin flambeau,
Elle éclaire les arts et guide la science ;
Elle jette, en servant le vrai, le bien, le beau,
À l’horizon du siècle une lueur immense.

Un jour, d’âpres marins, vénérés parmi nous,
L’apportèrent du sol des menhirs et des landes,
Et nos mères nous ont bercés sur leurs genoux
Aux vieux refrains dolents des ballades normandes.

Nous avons conservé l’idiome légué
Par ces héros quittant pour nos bois leurs falaises,
Et, bien que par moments on le crût subjugué,
Il est encore vainqueur sous les couleurs anglaises.

Et nul n’osera plus désormais opprimer
Ce langage aujourd’hui si ferme et si vivace…
Et les persécuteurs n’ont pu le supprimer,
Parce qu’il doit durer autant que notre race.