Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


 
À Henri d’Arles.





Regardez, tout là-bas ! On voit ― blanches mouettes
Se profilant au bord de l’horizon mouvant ―
Lentement émerger douze voiles coquettes
Sous l’haleine légère et folâtre du vent.

Les fiers Gaspésiens reviennent de la pêche
Qui les a tout le jour retenus loin du bord.
Le ciel est clair, l’onde est calme, la brise est fraîche,
Le cormoran se tait, et la plage s’endort.

Dans le bleu sidéral une étoile s’allume.
La douce nuit de mai descend sur les grands flots.
Pas un vol d’alcyon n’effleure l’eau qui fume,
Pas un frisson des nids ne court sous les bouleaux.