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peut paraître un peu présomptueux de la part de quelques savants représentant une seule langue, vis-à-vis de la grande réunion internationale des académies, et avant même d’avoir procédé à une étude d’ensemble avec leurs futurs collègues, les promoteurs de cette délégation donnent à ces académies, dès aujourd’hui, une sorte de congé conditionnel, car ils ajoutent : « Si l’association (des académies) refusait de se charger du choix désiré, c’est le comité élu par la délégation qui s’en chargerait. »

Deux des initiateurs de ce projet ont cependant daigné mentionner en quelques lignes les travaux du Congrès international des langues vivantes.

L’un d’eux, M. le Dr Foveau de Courmelles, écrit : « Le Congrès des langues vivantes a proposé, comme on devait s’y attendre, une langue vivante à adopter par les nations. »

M. Couturat, le principal porte-parole de la délégation, l’auteur du programme-manifeste de cette délégation répandu à profusion par les délégués et les espérantistes et qui semble être leur catéchisme, M. Couturat, dans sa conférence du 30 avril dernier, dit : « Le Congrès des langues vivantes a proposé une coalition de deux langues, français et anglais, par exemple, qui s’imposeraient par là comme langue universelle. » J’ai le regret de constater que ces deux assertions sont inexactes.

La coalition des deux langues proposée par un des membres a, au contraire, été écartée par le Congrès. Quant à la proposition d’une seule langue vivante, elle n’a été faite par aucun des membres présents et n’a été ni examinée, ni adoptée par le Congrès. Si elle avait été mise au jour, elle aurait soulevé l’opposition unanime de tous les membres présents. Donc, je le répète, le Congrès, contrairement à ce qu’affirment plusieurs des dissidents, n’a proposé ou adopté ni une seule, ni deux langues vivantes. Ces comptes rendus inexacts sont très regrettables.

RÔLE ET UTILITÉ DE LA DÉLÉGATION

Le Congrès des langues vivantes n’ayant pris aucune décision au sujet de la langue internationale, on ne peut qu’encourager le groupe de quinze savants et représentants de sociétés qui veulent reprendre cette intéressante question en s’adjoignant un certain nombre de codélégués.

En agissant ainsi, ce petit groupe ne fait d’ailleurs que suivre l’exemple déjà donné à diverses reprises, notamment par la Société