Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/127

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de distribuer dans les flacons de l’appareil le volume d’eau convenable.

On obtient par ce moyen les produits les plus purs et les plus concentrés, puisque l’eau qui est toujours l’excipient et le véhicule de ces substances en est saturée ; c’étoit là peut-être encore le seul moyen d’obtenir des produits d’une énergie toujours égale et d’un effet comparable, ce qui est très-important dans les opérations des arts et nos expériences de laboratoire.

J’ai appliqué cet appareil aux travaux en grand, et je m’en sers pour extraire l’acide muriatique ordinaire, l’acide muriatique oxygéné, l’ammoniaque, etc.

Comme il arrivoit fort souvent, que la pression de l’air extérieur faisoit passer l’eau des derniers flacons dans le récipient par le simple refroidissement de la cornue, on a obvié à cet inconvénient en plaçant un tube droit dans le goulot du premier et du second flacon, de façon qu’il plonge dans l’eau et s’élève à quelques pouces au-dessus du goulot ; on sent d’après cette disposition que, lorsque les vapeurs dilatées du récipient et de la cornue se condenseront par le refroidissement, l’air extérieur se précipitera par ces tubes pour rétablir l’équilibre, et l’eau ne pourra pas passer de l’un dans l’autre.

Avant que cet appareil fût connu, on laissoit un trou dans le récipient qu’on avoit soin de