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la dissolution il faut triturer et diviser le corps qu’on veut dissoudre ; par ce moyen, on lui fait présenter plus de surfaces, et on diminue l’affinité des parties intégrantes.

Il arrive quelquefois que l’affinité entre le dissolvant et le corps qu’on lui présente est si peu marquée qu’elle ne devient sensible que par la suite des temps : ces opérations lentes, dont nous avons quelques exemples dans nos laboratoires, sont communes dans les travaux de la nature, et peut-être c’est à de pareilles causes que nous devons rapporter la plupart de ces résultats dont nous ne voyons ni la cause ni les agens.

B. La dissolution est d’autant plus prompte que le corps à dissoudre présente plus de surface ; c’est sur ce principe qu’est fondé l’usage de broyer, de triturer et de diviser les corps qu’on veut dissoudre. Bergmann a même observé que des corps qui ne sont pas attaqués lorsqu’ils sont en masse, deviennent solubles quand en les divise. Lettres sur l’Islande, pag. 421.

C. La dissolution d’un corps produit constamment du froid : on a même tiré parti de ce phénomène pour se procurer des froids artificiels bien supérieurs aux plus rigoureux de nos climats : nous reviendrons sur ce principe en parlant des loix de la chaleur.

Les principaux dissolvans employés dans nos