Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/176

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d’un nouvel air ne cause aucune erreur sensible, il faut faire les expériences à une température peu différente de 0, ou du moins réduire à cette température l’air que l’on introduit.

Pour déterminer la chaleur d’un gaz, il faut établir un courant par l’intérieur de la sphère, et placer deux thermomètres, l’un à l’entrée et l’autre à la sortie ; par les degrés comparés de ces deux instrumens on juge du froid qu’ils prennent, et on évalue la glace fondue.

On peut consulter dans l’excellent Mémoire de MM. de Laplace et Lavoisier les résultats des expériences qu’ils ont faites : ce que je viens de dire n’est qu’un extrait de leur superbe travail.

Les divers procédés usités pour mesurer la chaleur sont établis sur le principe général que les corps absorbent la chaleur en plus ou moins grande quantité : si ce fait n’étoit pas une vérité généralement convenue, nous pourrions l’étayer sur les trois faits suivans : M. Franklin, ayant exposé des morceaux d’étoffe de même tissu mais de diverse couleur sur de la neige, apperçut, quelques heures après, que le rouge étoit enfoncé dans la neige tandis que le blanc n’avoit souffert aucune dépression. M. de Saussure observe que les paysans des montagnes de la Suisse s’empressent de répandre de la terre noire sur les terres couvertes de neige lorsqu’ils veulent la