Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/179

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publiées dans les Transactions philosophiques pour l’année 1787 ; les mélanges qui leur ont produit les plus hauts degrés de froid sont, 1°. onze parties muriate d’ammoniaque, dix nitrate de potasse, seize sulfate de soude, trente-deux pesant d’eau : les deux premiers sels doivent être secs et en poudre ; 2°. l’acide nitrique, le muriate d’ammoniaque, le sulfate de soude mêlés ensemble font baisser le thermomètre à 8 sous 0. M. Walker a gelé le mercure sans glace ni neige.

C’est donc un principe incontestable que tout corps qui passe de l’état solide à l’état liquide, absorbe de la chaleur et la retient dans une combinaison si exacte qu’elle ne donne aucun signe de sa présence ; c’est donc de la chaleur fixée, neutralisée, latente.

Second principe. Tout corps en passant de l’état solide ou fluide à l’état aériforme, absorbe de la chaleur qui devient chaleur latente, et ce corps n’est mis et soutenu à cet état que par cette chaleur.

C’est sur ce principe qu’est fondé le procédé usité dans la Chine, l’Inde, la Perse et l’Égypte pour rafraîchir les liqueurs employées à la boisson : on met l’eau qu’on veut boire dans des vaisseaux très-poreux et on les expose au soleil ou au courant d’un vent chaud pour rafraîchir la liqueur qu’ils contiennent : c’est par des moyens sem-