Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/193

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se fige pour faire couler le soufre liquide contenu dans la cavité, on obtient par ce moyen le soufre en longues aiguilles qui représentent des octaèdres alongés ; ce procédé indiqué par le fameux Rouelle a été appliqué à la crystallisation de presque tous les métaux.

On trouve du soufre naturellement crystallisé en Italie, à Conilla près de Cadix, etc., la forme ordinaire est l’octaèdre ; j’ai vu néanmoins des crystaux de soufre en rhombes parfaits.

Stalh avoir cru prouver par analyse et par synthèse que le soufre étoit formé par la combinaison de son phlogistique avec l’acide sulfurique : la belle suite de preuves qu’il a laissées pour établir cette opinion a paru si complète, que depuis ce grand homme on n’a cessé de regarder cette doctrine comme démontrée ; on donnoit même cet exemple pour prouver jusqu’à quel degré d’évidence pouvoir conduire l’analyse chimique ; mais nos découvertes sur les substances gazeuses nous ont appris que les anciens avoient été nécessairement induits en erreur pour n’en avoir pas eu connoissance, nos superbes travaux sur la composition des acides nous ont fait voir que ces substances se décomposoient dans beaucoup d’opérations, et cette révolution dans nos connoissances a dû en entraîner une dans notre manière de concevoir les phénomènes : il nous suffira d’analyser la principale expérience