Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/194

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sur laquelle repose essentiellement la doctrine de Stalh, pour prouver ce que nous venons d’avancer.

Si on prend un tiers de charbon et deux tiers de sulfate de potasse, et qu’on fonde ce mélange dans un creuset, il en résulte du foie de soufre (sulfure de potasse) : si on dissout ce sulfure dans l’eau, et qu’on s’empare de la potasse par quelques gouttes d’acide sulfurique, il se forme un précipité qui est du véritable soufre : donc, a dit Stalh, le soufre est une combinaison du phlogistique ou principe inflammable du charbon avec de l’acide sulfurique. L’expérience est vraie, mais la conséquence est absurde, puisqu’il s’ensuivroit que l’acide sulfurique qu’on ajoute auroit la faculté de déplacer l’acide sulflirique uni à l’alkali.

Si Stalh avoir analysé plus rigoureusement le résultat ou le produit de l’opération, il se seroit convaincu qu’il n’y avoir plus un atome d’acide sulfurique.

S’il avoir pu opérer dans des vaisseaux clos et recueillir les substances gazeuses qui se dégagent, il auroit retiré beaucoup d’acide carbonique qui résulte de la combinaison de l’oxigène de l’acide sulfurique avec le charbon.

S’il eût exposé son foie de soufre à l’air dans des vaisseaux clos, il auroit vu que l’air vital est absorbé, que le sulfure est décomposé et