Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/204

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mons et l’enflammer lors de l’expiration, ce qui formoit un jet de flamme très-curieux : on lui opposa ce que M. l’Abbé Fontana avoit objecté aux Chimistes Suédois, savoir, que le gaz hydrogène étoit mêlé d’air atmosphérique ; l’intrépide Physicien répondit à l’objection en mêlant à ce gaz très-pur un neuvième d’air atmosphérique ; il respira ce mélange à l’ordinaire, mais, lorsqu’il voulut l’enflammer, il se fit une explosion si terrible qu’il crut avoir les dents emportées.

Cette opposition de sentiment, cette contradiction dans des expériences sur un phénomène qui paroît pouvoir être décidé sans réplique par une seule, m’ont engagé à recourir à la même voie pour fixer mes idées à ce sujet.

Des oiseaux mis successivement dans du gaz hydrogène, y sont morts sans que le gaz ait éprouvé le moindre changement sensible.

Des grenouilles mises dans 40 pouces de gaz hydrogène y sont mortes dans l’espace de trois heures et demie, tandis que d’autres mises dans le gaz oxigène et l’air atmosphérique y ont vécu 55 heures, et lorsque je les ai retirées encore vivantes l’air n’étoit ni vicié ni diminué ; des expériences nombreuses que j’ai fait sur ces animaux m’ont permis d’observer qu’ils avoient la faculté d’arrêter la respiration lorsqu’on les plaçoit dans un gaz délétère, à tel point qu’ils n’inspirent qu’une ou deux fois, et suspendent