Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chaque inspiration, il en absorbera donc 48000 par heure, qui divisés par 136 donnent environ 353 pouces d’air absorbés et perdus par heure. Le procédé de Hales n’est pas rigoureux, puisqu’il faisoit passer l’air expiré à travers l’eau qui devoit en retenir une portion sensible.

D’après des expériences plus exactes, M. de la Metherie a prouvé que dans une heure on absorboit 360 pouces cubes d’air vital.

Mes expériences ne m’ont pas présenté, à beaucoup près, une déperdition aussi forte.

Ce fait nous permet de concevoir la facilité avec laquelle un air est vicié du moment qu’il est respiré et qu’il n’est pas renouvelé, et nous explique pourquoi l’air des salles de spectacles est en général si mal sain.

II°. Le premier effet que paroît produire l’air sur le sang, c’est de lui donner une couleur vermeille : si on expose du sang veineux noirâtre dans une atmosphère d’air pur, le sang devient vermeil à la surface ; on observe journellement ce phénomène, lorsque le sang reste exposé à l’air dans une palette. L’air qui a séjourné sur le sang éteint les bougies et précipite l’eau de chaux.

L’air injecté dans l’espace d’une veine déterminé par deux ligatures rend le sang plus vermeil, d’après les belles expériences de M. Hewson.