Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/264

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cipitent ; les dernières portions de liqueur rapprochées donnent la soude qui crystallise en octaèdres rhomboïdaux.

L’alkali minéral est quelquefois natif : on le trouve en cet état en Égypte, où il est connu sous le nom de natron : les deux lacs de natron décrits par Sicard et M. Volney sont situés dans le désert de Chaïat ou de St. Macaire, à l’ouest du Delta ; leur lit est une fosse naturelle de trois à quatre lieues de long sur un quart de lieue de large, le fond en est solide et pierreux, il est sec pendant neuf mois de l’année, mais en hiver il transude de la terre une eau d’un rouge violet qui remplit le lac à cinq ou six pieds de hauteur, le retour des chaleurs l’évapore, et il reste une couche de sel épaisse de deux pieds, et que l’on détache à coups de barres de fer ; on en retire jusqu’à 36,000 quintaux par an.

M. Proust a trouvé du natron sur les schistes qui forment les fondemens de la ville d’Angers ; le même Chimiste en a trouvé sur une pierre de moellon de la salpétrière de Paris.

L’alkali minéral diffère du végétal en ce que, 1°. il est moins caustique ; 2°. il effleurit à l’air, bien-loin d’en attirer l’humidité ; 3°. il crystallise en octaèdres rhomboïdaux ; 4°. il forme des produits différens avec les mêmes bases ; 5°. il est plus propre à la vitrification.

Les alkalis existent-ils tous formés dans les