Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/362

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doit procéder à son analyse par la réunion des moyens chimiques et physiques : j’appelle moyens physiques, tous ceux que l’on emploie pour reconnoître certaines propriétés des eaux sans les décomposer : ces moyens sont, en grande partie, ceux qu’on doit mettre en pratique à la source même ; la vue, l’odeur, la saveur fournissent des indications qu’il ne faut pas négliger.

La lympidité d’une eau annonce sa pureté, ou au moins une dissolution exacte des principes étrangers : la couleur trouble, dénote des substances suspendues ; la bonne eau n’a point d’odeur ; l’odeur des œufs pourris indique un foie de soufre ou un gaz hépatique ; l’odeur subtile et pénétrante est propre aux eaux acidules, et l’odeur fétide caractérise des eaux croupissantes.

L’amertume des eaux dépend, en général, des sels neutres : la chaux et les sulfates les rendent d’un goût austère. Il est encore important d’apprécier la pesanteur spécifique de l’eau ; et on peut y procéder par le moyen de l’aréomètre, ou par la comparaison de son poids avec un égal volume d’eau distillée.

On doit encore prendre le degré de chaleur par le moyen d’un bon thermomètre à mercure ; ceux à esprit de vin doivent être rejetés, parce que, après le trente-deuxième degré, la dilatation est extrême et ne correspond plus à la