Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 2.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 108 )

abandonné sur les tablettes de mon cabinet de minéralogie un récipient et une cornue dans lesquels j’avois fait l’acide fluorique ; et lorsque, deux ans après, j’ai eu occasion de revoir cet appareil, j’ai trouvé le récipient presque tout dévoré, et sa surface intérieure tapissée d’une poudre subtile dans laquelle on peut distinguer des milliers de crystaux de roche.

M. Achard avoit annoncé qu’il avoit formé des crystaux de roche en faisant filtrer de l’eau imprégnée d’acide carbonique à travers l’argile : M. Magellan présenta même de ces crystaux à l’Académie de Paris ; mais l’expérience répétée avec le plus grand soin par divers Chimistes de la Capitale, n’a point eu les mêmes résultats.

Depuis cette époque, M. de Morveau ayant enfermé des crystaux de roche avec un barreau de fer dans un flacon rempli d’eau gazeuse, a apperçu un point vitreux fixé au fer qu’il a cru être un crystal de roche formé par cette opération ; de sorte qu’il regarde le fer comme un intermède nécessaire pour que l’acide carbonique dissolve le quartz : cette conséquence de M. de Morveau paroît d’accord avec nombre de faits qu’on a recueillis sur la formation du crystal de roche : nous le voyons en effet se former dans les terres ochreuses ; et j’ai des ochres dans ma collection qui présentent beaucoup de ces petits crystaux à deux pointes.