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Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 1.djvu/160

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CHIMIE

père la charrue voue le champ à une stérilité presque absolue pendant deux ou trois années ; j’ai éprouvé moi-même ce résultat et je puis parler d’après mon expérience. Dans une de mes terres, voisine d’une forêt de chênes, le sol qu’on avait cultivé jusque-là était de nature argileuse et avait dix pouces de profondeur, sous laquelle gisait une couche de terre d’un brun très-foncé, épaisse de cinq à six pouces, et composée de silex, d’argile, et d’oxide de fer. Je fis défoncer ce terrain à la bêche et mêler intimement les deux couches : la première année, la récolte y a été presque nulle, et moindre qu’auparavant, quoiqu’elle n’y eût jamais été bien riche ; la seconde, elle a été un peu plus abondante, et ce n’a été qu’à la cinquième année que cette terre est devenue d’une fertilité ordinaire. Un de mes amis possédait une terre d’un assez médiocre produit ; le sol sablonneux et très-sec en était heureusement amendé par de la marne, qu’il laissait déliter et décomposer pendant deux ans, avant de l’employer.

Comme il en avait une couche dans plusieurs de ses champs, à un pied de profon-