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CHIMIE

que, quelque méthode qu’on adopte, on occasionne la perte d’une portion de l’engrais. En effet, lorsqu’on transporte de suite le fumier de litière sur les champs, et qu’on l’enterre presqu’à l’instant, on met sans doute a profit, pour la plante, tous les sels et les sucs solubles qui y sont contenus ; mais la fibre, la graisse, les huiles, etc., restent intacts dans la terre, et leur décomposition ultérieure devient très-lente et imparfaite. Si, au contraire, on amoncèle le fumier dans un coin de la basse-cour de la ferme, il ne tarde pas à s’échauffer ; il se dégage alors en pure perte et en abondance de l’acide carbonique, et successivement de l’hydrogène carburé, de l’ammoniaque, de l’azote, etc. Un liquide brun dont la couleur se fonce en noir de plus en plus, humecte la masse et coule en dehors sur le sol : tout se désorganise peu-à-peu ; et lorsque la fermentation est complète, il ne reste plus qu’un résidu, composé de matières terreuses et salines mêlées d’un peu de fibre noire et de charbon en poudre.

Dans les campagnes, on ne laisse jamais arriver la fermentation à ce degré de décom-