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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

Quoique l’eau soit l’agent le plus actif de la végétation, il exige néanmoins qu’on l’emploie avec réserve et prudence : en inondant un sol par l’irrigation, et maintenant constamment la terre dans un état de pâte liquide, on produit plusieurs mauvais effets : le premier de tous, c’est de trop hâter la végétation et de grossir la plante au détriment de toutes les qualités qu’elle doit avoir : dans ce cas, la fibre reste lâche, le tissu mou et aqueux, les fleurs sont inodores, et les fruits sans consistance, ni saveur, ni parfum ; le second, c’est de faire périr toutes les plantes utiles qui ne se plaisent pas dans l’eau, et de les remplacer par des joncs, des iris, qui dénaturent et ruinent le sol : on produit, dans ce cas, ce qu’on cherche à détruire par-tout dans les prairies naturellement trop humides, à l’aide de la suie, des gravois, des cendres et autres corps salins et absorbans.

Les irrigations fréquentes ne sont pas nuisibles dans les terres maigres, légères, sablonneuses, calcaires et qui ont beaucoup de profondeur ; mais elles sont funestes dans les sols gras, compactes, argileux, où s’établis-