Les racines des plantes de même espèce, et celles de leurs analogues, prennent toujours la même direction dans un sol qui leur permet un libre développement. Elles parcourent et usent la même couche de terrain : aussi voit-on prospérer rarement des arbres qu’on fait succéder à d’autres arbres de même espèce, à moins qu’on n’ait laissé écouler un temps convenable pour décomposer les racines des premiers et donner un nouvel engrais à la couche de terre.
Pour prouver que les différens genres de plantes n’épuisent pas le sol de la même manière, il me suffirait peut-être de faire observer que la nutrition des végétaux n’est pas un effet purement mécanique ; que la plante n’absorbe pas indistinctement et dans les mêmes proportions tous les sels et les sucs qu’on lui présente, et que, soit que la vitalité ou la conformation des organes influent sur l’action nutritive, il y a goût et choix de sa part : c’est ce qui est suffisamment prouvé par les observations de MM. de Saussure et Davy. Ainsi, pour les plantes comme pour les animaux, il y a des alimens