Avant la découverte de l’indigo, on cultivait l’isatis tinctoria pour en former des coques, dans presque toutes les parties de l’Europe : c’était alors la couleur bleue la plus solide qu’on connût, et le commerce du pastel était immense.
Les environs de Toulouse et sur-tout le Lauraguais fournissaient une énorme quantité de pastel ; les coques qu’on y préparait jouissaient de la première réputation en Europe.
Ce pays était devenu si riche qu’on l’a appelé pays de cocagne, du nom de son industrie : cette dénomination a passé en proverbe pour désigner un pays riche et très-fertile.
Deux cent mille balles de coques étaient exportées chaque année par le seul port de Bordeaux ; les étrangers en éprouvaient un si pressant besoin, que, pendant les guerres que nous avions à soutenir, il était constamment convenu que ce commerce serait libre et protégé, et que les vaisseaux étrangers