Page:Chaptal - Chimie appliquée à l’agriculture, Tome 2.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
424
CHIMIE

Cette opération terminée, on abandonne la cristallisation à elle-même.

Trois jours sont plus que suffisans pour que tous les cristaux soient formés[1].

On enlève alors les tampons qui bouchaient la pointe des formes, et on les place sur des pots de terre pour faire couler la mélasse[2].

Huit jours suffisent pour que les cristaux se dépouillent de la plus grande partie de la mélasse qui les empâte.

On porte alors les formes dans une pièce, où l’on entretient, par le moyen d’un poêle,

  1. On reconnaît que l’opération est bonne, 1°. lorsque la surface de la masse cristallisée est sèche, et qu’en y passant la main on ne la trouve ni humide ni poisseuse ;

    2°. Lorsque la croûte de la surface s’affaisse et se rompt dans le milieu : les raffineurs disent, dans ce cas, que le sucre fait la fontaine.

    3°. La couleur jaune des cristaux est en général un bon indice ; mais il est presque insignifiant pour le sucre de betterave, parce que la couleur a pu être noircie par le charbon animal lorsque la filtration des clairces ou sirops n’a pas été faite avec soin, mais le raffinage et la clarification font disparaître aisément cette couleur.

  2. Ces pots doivent avoir une capacité suffisante pour contenir dix-huit à vingt litres de mélasse.