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CHIMIE

lentement et qu’on a laissé séjourner dans la fosse le plus long-temps : dans ce cas, la combinaison s’est faite peu-à-peu, et elle en est plus intime et plus parfaite que lorsqu’on dissout le tannin dans l’eau et qu’on y plonge les peaux. Par ce dernier moyen, on peut bien opérer le tannage de la plus forte peau en quelques jours, mais la qualité du cuir n’est pas la même.

Cependant, depuis que M. Séguin nous a fait connaître que l’art de tanner ne consistait qu’à combiner le tannin avec la gélatine qui forme la presque totalité de la composition de la peau, les procédés du tannage ont été singulièrement perfectionnés : on emploie le jus de tan qui a servi, mais qui n’est pas encore épuisé, pour humecter l’écorce dans les fosses ; on accélère l’opération sans nuire aux résultats, et on fait en trois ou quatre mois ce qu’on aurait à peine obtenu en dix-huit d’une poudre d’écorce presque sèche.

Les peaux sèches augmentent en général du tiers de leur poids par le tannage.

Les cuirs diffèrent en couleur, selon l’espèce de corps tannant qu’on a employée.