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APPLIQUÉE À L’AGRICULTURE.

ans, pour lui donner le temps de recouvrer ses forces ou sa vertu productive.

Le besoin du repos, que la nature a imposé à tous les animaux fatigués ou épuisés par une longue suite d’efforts, ou par un travail soutenu, a sans doute beaucoup contribué à faire adopter cette méthode de culture ; et quoique l’analogie qu’on a voulu établir entre les fonctions des êtres vivans et celles des autres corps, ne soit ni juste ni raisonnable, elle a néanmoins beaucoup servi à affermir la pratique des jachères.

Cependant, je suis bien éloigné de croire que ce soit là la principale cause de l’adoption de la méthode qui nous occupe : c’est sur-tout au manque de bras, à l’impossibilité de nourrir un nombre suffisant d’animaux pour avoir les engrais nécessaires, qu’il faut l’attribuer.

L’étendue de la culture des terres a dû être dans tous les temps proportionnée à la population qui devait se nourrir de ses produits ; il est donc à présumer que lorsque le globe avait moins d’habitans, les peuplades ne se fixaient que dans les lieux où le sol